D’une forme à l’autre : diversité des architectures domestiques du Néolithique moyen dans l’ouest de la France
Résumé
Jusqu’à ces dernières années, l’étude des formes de l’habitat était un peu le parent pauvre des recherches concernant le Néolithique moyen sur la façade atlantique de la France, longtemps focalisées plutôt sur celles des monuments funéraires. La diversité des modes d’occupation ainsi que celle des architectures domestiques apparaissent désormais dans les résultats acquis par la multiplication des opérations d’archéologie préventive et par plusieurs fouilles programmées particulièrement novatrices ; vastes enceintes, parfois associées à des bâtiments circulaires, en Normandie, en Pays de la Loire ou dans le Centre-Ouest de la France ; grands bâtiments à deux nefs sur poteaux porteurs ou au contraire plans agglomérés de villages construits avec des murs en terre crue, en Bretagne ; établissements artisanaux dont les vestiges sont souvent restés plus discrets dans le paysage, en Pays de la Loire comme en Normandie. Creusement de chenaux sur des kilomètres linéaires, aménagements en terrasses sur les flancs de buttes naturelles, associés à la masse considérable des déplacements de matériaux liés à la construction de nombreux monuments funéraires, marquent désormais le paysage d’une empreinte qui dépasse sans doute le seul cadre des aménagements liés à l’habitat. Dans le dernier quart du Ve millénaire cal. BC, puis au cours du premier quart du millénaire suivant, se mettent ainsi en place quelques-unes des grandes lignes de ce qui constituera le Néolithique pour encore plus d’un millénaire et demi.