ZAC du Champ de Buttes, Chasné-sur-Illet (Ille-et-Vilaine)
Résumé
Préalablement à l’aménagement de la ZAC du Champ de Buttes à Chasné-sur-Illet
(Ille-et-Vilaine), une fouille a été menée sur une surface de 28 000 m². La fouille
a mis en évidence une occupation humaine diffuse dès les périodes néolithique
et de l’Âge du Bronze. Après un très long hiatus, une nouvelle occupation est
attestée sous la forme d’une nécropole, installée à la charnière des VIe et VIIe
siècles. 140 tombes ont pu être étudiées. Elles attestent de la continuité du
cimetière jusqu’à la période contemporaine. Quelques vestiges de parcellaire et
la présence de mobilier céramique signalent un probable habitat lié à ce premier
cimetière. L’occupation se structure à partir du VIIIe siècle en parcelles bâties et
évolue avant l’an Mil en un domaine seigneurial. Un grand enclos délimité par
des fossés imposants est divisé en deux espaces inégaux. L’espace le plus petit
peut atteindre 3500 m² de surface. Il renferme trois états successifs de bâtiments
couvrant 150 m², ainsi des silos de grande capacité (jusqu’à 15 m3) et des annexes
domestiques four, et peut-être artisanales (ateliers semi enterrés). Le mobilier livre
de la céramique décorée et un fragment d’éperon, datables de la seconde moitié du
XIe siècle. Cette chronologie est confirmée par plusieurs datations radiocarbone.
L’étude documentaire permet d’attribuer ce domaine aux seigneurs de Chasné, qui
apparaissent plusieurs fois dans les sources du XIe siècle. Une motte est édifiée
au tournant du XIIe siècle sur la résidence antérieure. Sa mise en oeuvre entraîne
une transformation du parcellaire par l’implantation d’un enclos grossièrement
circulaire, incluant l’église et le cimetière. Un manoir est construit au XIVe siècle
au pied de la motte ; il est reconstruit au début du XVIe siècle. Sa mise en oeuvre
ne modifie pas le périmètre de l’enclos antérieur, que l’étude documentaire permet
d’identifier comme le « pourpris » de la motte. L’ensemble est abandonné à la fin
du XVIIIe siècle et arasé avant le levé cadastral de 1826