Une fouille préventive menée de 2016 à 2017 par l’Inrap, environ 300 mètres au nord du centre-ville d’Uzès, a permis la découverte d’une partie de l’enceinte primitive. Cet ouvrage peu connu n’était jusqu’à présent signalé que par trois points d’observation qui ne documentaient ni sa date de construction, ni sa longévité, encore moins son parcours dans l’agglomération ou sa fonction. La mise au jour récente d’aménagements liés à cet édifice ou à sa construction permet dorénavant une meilleure connaissance de l’ouvrage mais apporte aussi de précieuses informations sur la nature des occupations dans son environnement proche. Au sein d’une fenêtre d’étude de plus de 2000 m², l’enceinte est ainsi restituable sur une quarantaine de mètres de longueur. Sa construction, de facture hellénistique, requiert des blocs de grand appareil dont certains sont issus du démontage d’un probable bâtiment public plus ancien et d’autres issus de carrières ouvertes pour l’occasion. Sa mise en œuvre, désormais envisagée dans le second quart du Ier s. av. J.-C. semble suggérer une configuration spatiale complexe et inattendue qui pourrait associer plusieurs aménagements singuliers placés au-devant et à l’arrière du mur à une porte charretière permettant l’entrée dans la ville depuis le nord-ouest. Par ailleurs, sa position topographique suscite de nouvelles réflexions sur le rôle de cette fortification, qui ici protège d’abord un secteur artisanal, puis abrite un quartier d’habitations qui disparaît avec lui dans la première moitié du IIe s. ap. J.-C. Enfin et dans une perspective plus large, nous aborderons par ces propositions inédites le débat concernant les limites de la ville ancienne qui jusqu’alors étaient cantonnées au périmètre du centre-ville médiéval. Nous verrons qu’il faut désormais agrandir sensiblement le périmètre urbain de l’ancienne Ucétia.