L’intervention a permis de reconnaître une occupation d’époque romaine stratifiée et très dense. Les vestiges s’organisent tous le long d’un axe antique majeur qui entre dans la ville par le nord et qui permet de relier Entrains à Auxerre. Cet axe n’a pas pu être mis en évidence lors de cette opération, à l’exception d’un niveau empierré tardif dont la vision n’est que partielle. Toutefois, en coupe, des inflexions caractéristiques de remblais montrent clairement que le talus de cette voie n’est pas très loin. Le premier état, aperçu dans toutes les tranchées, livre une stratigraphie assez dense et semble entièrement dévolu à une activité métallurgique liée au travail du fer. Les bâtiments sont circonscrits par des solins de pierre sur lesquels devaient reposer des élévations en matériaux périssables. Les sols sont en terre et leurs sédimentations sont fortement marquées par des déchets métallurgiques (scories, battitures, parois de four). Ces bâtiments sont associés à des espaces ouverts dans lesquels s’inscrivent des fosses, des caniveaux ou des puits. L’ensemble évolue sur tout le Ier siècle. Le deuxième état change totalement la physionomie du quartier. Les méthodes de construction se transforment (pierre et mortier, cette fois) et la fonction des bâtiments change aussi. L’intervention a permis de dégager le plan partiel d’un probable habitat (ou d’un lieu d’accueil, auberge ou relais routier) s’organisant le long de l’axe antique et dont une des pièces était très soignée. Elle possède un système de chauffage par le sol et elle était décorée d’enduits peints colorés à motifs figuratifs. Cet état fonctionne au moins jusqu’au milieu du IIIème siècle.