Nîmes (30) 32 rue de Sauve : rapport de diagnostic - Inrap - Institut national de recherches archéologiques préventives Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2020

Nîmes (30) 32 rue de Sauve : rapport de diagnostic

Résumé

La présente évaluation fait suite à un projet de construction de trois maisons de ville sur la commune de Nîmes (30), sur un terrain situé dans le secteur intra-muros de la ville antique. La parcelle est localisée sur le flanc de la colline de Montaury, proche de l’enceinte urbaine augustéenne, dans un secteur ayant livré anciennement des indices d’une occupation résidentielle antique importante (mosaïques, bétons, espaces privatifs extérieurs, caniveaux et niveaux de voie). L’opération a permis la découverte de vestiges couvrant trois périodes principales. La première, coiffant directement le rocher naturel composé ici d’un éboulis d’éléments calcaires pris dans une gangue limono-argileuse rouge, est représentée par un sol parfois sédimenté daté du Ier s. av. J.-C. Il matérialise probablement un secteur à vocation agricole. Par la suite, dès l’époque augustéenne, le terrain est totalement occupé par un sol empierré avec des éclats et du brasier issus de chantiers de taille de pierre travaillant à la fois le calcaire local de Roquemaillère mais aussi le calcaire du bois des Lens. Il ne s’agit que d’éclats primaires, issus de chantiers de taille et non de chantiers de récupération. Cette séquence, qui peut atteindre par endroits une puissance de 85 cm, évolue sur la première moitié du Ier s., voire jusqu’à la fin du même siècle. Enfin, dès la fin du Ier s., le terrain semble redevenir une friche urbaine, probablement rendue à l’agriculture par des apports massifs de 50 cm d’épaisseur de limon brun homogène, brassés et meubles. Cet horizon, qui peut être parfois percé par des fosses, semble évoluer sous cette forme jusqu’à la veille de la construction de la maison qui occupe la parcelle depuis le XIXe s. En définitive, la découverte principale réside dans la mise en évidence d’une vaste zone empierrée extérieure, dont la nature interroge dans ce secteur de la ville. L’absence d’ornières ne permet pas d’assurer formellement son identification en tant que voie, même si l’exiguïté du terrain rend la vision des vestiges très partielle. La nature des matériaux renvoie aussi l’image d’un secteur ayant pu accueillir des activités de taille de pierre, notamment les éclats de calcaire du bois des Lens qui orientent vers le travail d’éléments monumentaux sculptés répondant à des commandes spécifiques, souvent publiques. Interpréter cet espace comme une place publique encadrée de monuments reste donc aussi envisageable. Enfin, l’identifier comme une zone de délestage (stockage provisoire, travail, etc.) pour des matériaux lithiques destinés aux différents chantiers édilitaires urbains pourrait constituer une hypothèse séduisante. Elle aurait l’avantage d’expliquer l’abandon précoce de cet espace qui est par ailleurs situé idéalement sur la route des carrières à l’entrée de la ville. En outre, il aurait pu servir un temps pour la construction des tronçons d’enceinte et des portes de la ville les plus proches.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04257160 , version 1 (24-10-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04257160 , version 1

Citer

Ghislain Vincent, Sébastien Barberan, Laure Métais, Aurélien Bolo, Michel Piskorz, et al.. Nîmes (30) 32 rue de Sauve : rapport de diagnostic. Inrap Midi-MED. 2020, 59 p. ⟨hal-04257160⟩
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