Le projet de construction d’un petit immeuble porté par la société SCCV Bazes à Lattes (département de l’Hérault) sur la parcelle DW326 du village est à l’origine de ce diagnostic archéologique. En effet, étant donné la localisation du terrain, dans l’emprise supposée de l’agglomération antique et proche de découvertes réalisées par H. Prades et le Groupe Archéologique Painlevé (GAP) dans le secteur, l’aménagement était susceptible d’affecter de potentiels restes archéologiques présents en sous-sol. En définitive, les résultats de ce diagnostic auront été relativement significatifs mais la répartition des vestiges est tout de même assez hétérogène. Si au sud-est l’opération a permis de mettre en évidence une occupation dense durant l’Antiquité, la partie nord-ouest de la parcelle est plus difficile à appréhender. Cette dualité ne trouve dans l’immédiat pas d’explication évidente. À titre d’hypothèse, elle pourrait résulter du passage au sein de la parcelle d’un bras du Lez, non mis au jour par le diagnostic, mais qui selon les documents scientifiques compilant les données disponibles, pourrait être restitué entre nos deux sondages. Une autre hypothèse serait de convenir que les niveaux antiques n’auraient pu être atteints à cause de la présence de la nappe phréatique dans la tranchée TR02. Quoi qu’il en soit, il est évident qu’au moins la moitié orientale du terrain est occupée par les vestiges de la ville antique, sans que l’on puisse définir à ce stade ce qui précède les installations urbaines au-delà de la côté d’apparition de l’eau à 1,91 m NGF. Les découvertes les plus anciennes remontent au plus tôt au début du ier s. av. J.-C. selon le mobilier céramique. Nous avons pu mettre en évidence une voie orientée globalement est-ouest qui rejoint sans aucun doute le tronçon nord-sud de la voie découverte dans le sondage n°26 du GAP. À l’ouest, son tracé n’est pas défini au-delà du sondage TR01 et aucun autre tronçon de cette rue n’a été découvert anciennement dans ce secteur. Au nord, elle est bordée par au moins une pièce et l’ensemble est drainé par des installations hydrauliques — caniveaux et collecteur dans la voie —sans que l’on puisse définir la chronologie précise de ces installations faute d’avoir pu les fouiller en stratigraphie. Les vestiges sont tous assez bien conservés, aucun sol n’a pu être fouillé ou observé, ils étaient en effet tous ennoyés par la nappe phréatique. Dès l’occupation républicaine, le secteur est régulièrement inondé, les nombreuses couches de limon de débordement présentes dans les deux sondages trahissant régulièrement ces phénomènes naturels. Une de ces phases d’inondation pourrait être à l’origine de l’abandon de ce quartier qui, dès la période tardo-antique, semble devenir une friche urbaine. Il est ensuite remis en culture, toujours inondé, et finalement urbanisé densément durant la deuxième partie du XXe s. après un assèchement plus conséquent du secteur.