Le projet de requalification urbaine et paysagère de la place de la République et de la place de Gaulle à Baume-les-Dames a donné lieu à un diagnostic archéologique. Trois sondages ont pu être réalisés, représentant une surface cumulée de 163 m2. Au sein de ceux-ci, ont pu être reconnues 7 phases d’occupation entre, au plus tard, la première moitié du IIIe s. et le XXe s. Le diagnostic a permis de mettre en évidence pour la première fois dans le centre ancien de Baume-les-Dames des structures antiques (datés au plus tard de la première moitié du IIIe s.) et altomédiévales (VIIe-VIIIe s.). La nature exacte de ces occupations, leur organisation et leur évolution restent à étudier. Les vestiges du haut Moyen Âge pourraient être liés à l’établissement monastique dont l’existence est attestée par les sources écrites au VIIIe s. Il a également permis d’esquisser d’une part, les prémices, durant les derniers siècles du Moyen Âge, de la constitution de la trame urbaine du centre ancien de Baume-les-Dames, telle qu’elle existe encore aujourd’hui - la fixation de cette trame ayant sans doute à voir avec la construction de l’enceinte urbaine intervenue avant 1402 - et d’autre part, des modes architecturaux (pan-de-bois sur rez-de-chaussée maçonné ?) privilégiés à ces périodes. L’étude historique menée en amont et en aval de l’opération a contribué à saisir la chronologie et la morphologie d’un édifice qu’il n’a pas été possible de mettre au jour sur le terrain, à savoir l’Hôtel de Ville. Les nombreux conduits maçonnés découverts au sein des trois sondages et les fontaines qui se sont succédées sur la place de Gaulle renvoient à la problématique de la gestion de l’eau (alimentation et évacuation) à la période moderne et au XIXe s. Plusieurs ensembles clos du XIXe s. ont livré du mobilier, en particulier céramique, en abondance. L’étude a contribué à révéler un sujet largement méconnu pour le territoire comtois mettant en exergue, dans le cas présent, le recours privilégié à des productions industrielles importées (faïences de Sarreguemines) au détriment des productions régionales (faïences de Besançon par exemple). En somme, et comme l’avait déjà montré le diagnostic réalisé sur la place de l’abbaye à Baume-les-Dames, le sous-sol du centre ancien de cette localité est très riche du point de vue archéologique, avec une puissance stratigraphique pouvant avoisiner les 3 m.