Le diagnostic réalisé au 2 avenue Fournier à Gagny a permis de mettre au jour une séquence stratigraphique d’environ 2,50 mètres. Outre un paléosol, deux occupations structurées, d’époques moderne puis contemporaine, ont pu être caractérisées. Le niveau de terre végétale ancienne correspond à celui qui a pu être identifié lors des opérations archéologiques proches de l’emprise du présent diagnostic. C’est dans ce niveau que s’installent les occupations antiques et du haut Moyen Âge reconnues dans le centre-ville de Gagny. Si aucune structure de ces périodes n’a été mise au jour, la présence de mobilier céramique antique et médiéval atteste, sinon d’une occupation, au moins d’une fréquentation du secteur à ces époques. L’occupation moderne est datable d’entre la deuxième moitié du XVIe siècle et la première moitié du XVIIe siècle. Elle se compose principalement d’un bâtiment et d’une grande fosse. Le mobilier céramique permet de caractériser une occupation domestique. L’abandon de cette occupation est scellé par une séquence de remblaiements, correspondant à la construction d’un parc d’agrément à partir des années 1640. Un atelier de production de céramique domestique, datable du dernier tiers du XIXe siècle, est ensuite installé sur cette parcelle. Cette infrastructure artisanale ou préindustrielle est caractérisée par un four associé à des pièces techniques liées à l’enfournement des poteries, ainsi qu’à des rebuts de productions. L’analyse des formes et des pâtes des déchets de cet atelier permet d’y percevoir des imitations de céramiques produites dans le sud-est de la France, à Vallauris. Ces imitations pourraient être une réponse à la forte concurrence de ces ateliers du sud, à une époque où les céramiques de Vallauris sont importées en Île-de-France et tendent à supplanter les productions franciliennes.