Le chaland a été découvert au cours d'une opération de fouille préventive en vue de la construction d'un parking souterrain en 2004, et il a été prélevé puis stocké douze ans dans un lac de la région lyonnaise. Après son arrivée à Grenoble pour les opérations de conservation, l'organisation du chantier a dû être changée pour un démantèlement complet du bateau à cause d'une importante présence de pyrite dans le bois. Ce démantèlement a été une occasion unique de collecter un maximum de données archéologiques. Pour y arriver, les plannings ont été organisés pour travailler en co-activité avec l'archéologue, et une équipe scientifique a été montée afin de croiser les différents points de vue et de réunir un maximum de données de toutes natures. Cette vision globale a également permis de prélever des matériaux en vue d'études scientifiques complémentaires, sans impacter les opérations de conservation ni le rendu final. À chaque étape de conservation, travailler ensemble a permis d'enregistrer de nouvelles données, pour prendre encore mieux soin du bateau. L'objectif principal de la stabilisation est d'essayer d'éviter le départ en acidification des bois du bateau. Après plus de deux ans de collaboration, autant de questions ont été soulevées du côté archéologique que de celui de la restauration pour un enrichissement mutuel, une meilleure connaissance de l'objet. Les réponses seront données à la fin des études qui sont encore en cours.

La découverte de cette épave de 28 mètres de longueur restituée, pour près de 5 mètres de large, faisait partie d'un groupe de six bateaux gallo-romains découverts lors de la fouille archéologique du parc Saint-Georges à Lyon, fouille conduite par l'INRAP en 2003-2004 sur prescription de l'État, et financée par la société d'économie mixte Lyon-Parc-Auto. Cette découverte, de très grande importance, qui a contribué à doubler le nombre de bateaux renseignés pour cette période en France, a permis de mieux comprendre la navigation fluviale à cette époque.

Pour être préservé et restitué au public, ce vestige de chaland (fig. 1) de 15 m de long et de 5 m de large, a été découpé en six sections lors du prélèvement in situ (en 2004), afin d'en permettre le transport. Il a été stocké dans un plan d'eau, en attendant un projet de restauration. C'est en 2013 que les conditions (lieu d'exposition, montage financier, programme d'études archéologiques…) ont été réunies pour que le département du Rhône lance le projet, destiné au musée gallo-romain de Lyon-Fourvière.