19 Chemin de La Madrague. Recherches dans les quartiers protohistoriques et gallo-romains de Sextantio (Castelnau-le-Lez, Hérault), évolution et mutations de l'agglomération entre le Ve s. av. J.-C. et le XIIe S. ap. J.-C. Rapport de fouille
Résumé
L’opération s'inscrit dans le périmètre de l'agglomération de Sextantio,
à proximité de la Via Domitia. Depuis la fin de l'âge du Bronze,cette
bourgade contrôle le franchissement du Lez et les communications vers
le littoral et Lattara. Les découvertes y sont plus nombreuses qu'attendu
malgré la destruction du site durant les années 1960.
La topographie s'organise en terrasses qui ont permis un étagement de
l'habitat. Les occupations les plus anciennes attestées (V/IVe s. et fin IIe s./
début du Ie s.av.J.-C.)sont très mal documentées et n'apportent pas de
réponse à la question du déploiement d'un tissu villageois
Les vestiges des années 175/125 av.J.-C.sont un peu plus explicites.
Plusieurs pièces d'une maison et une ruelle y ont été reconnues.Ce quartier
est ensuite reconfiguré (125/75 av.J.-C.). La ruelle fait office d'ambitus
entre deux domus,toutes deux organisées autour de cours intérieures. La
maison A est dotée d'une galerie qui dessert deux salles de réception et
des pièces intercalaires. Elle fait l'objet de modifications mais garde ses
fonctions jusqu'au début du Ie s.ap.J.-C.
Dans la maison B qui la surplombe,les pièces de réception sont également
présentes.Vers la fin du Ie s.av.J.-C.,des réfections profondes sont
engagées et l'utilisation des corps de bâtiment modifiée. L'un d'eux est
assimilé à un entrepôt. Ici,les restructurations se multiplient vers le
changement d'ère.Elles s'inscrivent dans un projet ambitieux dont les
proportions rompent avec celles des maisons. Le remploi d'éléments issus
d'un monument antérieur y est remarquable. Une cour bordée de stylobates
intègre ce programme.On y restitue un jardin encadré par des canaux(fûts
de colonnes évidés)assurant le ruissellement de l'eau vive.Alentour, Les
constructions sont plus difficiles à interpréter(pièces décorées, bâtiment à
piliers et travées).
On observe ensuite un apparent repli au début du Ier s.ap..J.-C. Mais en
l'état de la documentation, la question d'un abandon ou de l'entretien
de ces édifices reste ouverte.Les ultimes vestiges identifiés signent une
occupation bien plus tardive. Trois ensembles de silos du haut Moyen Age
sont reconnus.