Communication Dans Un Congrès Année : 2024

Old Branches vs. Young Shoots: Old Wood Effect and Other Risks of Radiocarbon Dating on Charcoal. Insights from the Petit-Saint-Bernard Program

Vieilles branches contre jeunes pousses : effet vieux bois et autres risques de la datation 14C sur charbons. Retour d’expérience du programme Petit-Saint-Bernard

Résumé

Between 2003 and 2007, an extensive program of manual surveys was conducted on both sides of the Petit-Saint-Bernard Pass, at altitudes ranging from 750 to 2700 meters. The goals were to document the earliest human occupations around one of the major transalpine crossings and to collect paleoenvironmental data to better understand sedimentary dynamics and landscape evolution. Two additional interventions by Inrap in 2010 and 2011 provided complementary data at the pass. Systematic charcoal sampling was carried out in representative sequences, supplemented by numerous targeted samples from archaeological layers, combustion structures, charcoal-rich sedimentary deposits, and buried soils. In this mountainous context, where material remains are scarce, uninformative, and faunal preservation is poor, a significant number of charcoal datings were conducted, primarily under the Artémis program. At high altitudes, plant growth can be very slow, and many species are long-lived. This increases the risk of dating wood tissue formed well before the event being studied, whether natural or anthropogenic (old wood effect). Consequently, archaeobotanists (anthracologists and carpologists) systematically selected plant remains for radiocarbon dating, aiming to prioritize short-lived species or anatomical parts whenever possible. This approach offers three main advantages: minimizing the risk of the old wood effect, enabling an evaluation of the relevance of obtained dates in relation to the events being dated, and providing biogeographical benchmarks (as each date corresponds to a taxonomic identification). Thus, even dates rejected by archaeologists contribute to documenting the history of vegetation. This presentation will highlight the importance of prior identification of remains to be dated, the value of single-item datings to avoid mixing, and the relevance of anthracological analysis in assessing charcoal conditions (pre-/post-combustion taphonomy). Beyond the old wood effect, it will address risks associated with the combustion of already old wood (durable wood effect) and issues related to the presence of charcoal from older or more recent layers (contaminations).
Entre 2003 et 2007, un vaste programme de sondages manuels a été mis en œuvre sur les deux versants du col du Petit-Saint-Bernard, entre 750 et 2700 m d’altitude. Les objectifs poursuivis étaient de documenter les premières occupations humaines autour d’un des grands passages transalpins et de recueillir des données paléo-environnementales pour préciser la dynamique sédimentaire et l’évolution du paysage. Deux interventions de l’Inrap, en 2010 et 2011, ont permis l’acquisition de données complémentaires au niveau du col. Des prélèvements systématiques de charbons de bois ont été réalisés dans des séquences représentatives, complétés par des prélèvements plus ponctuels, mais très nombreux, dans des niveaux archéologiques, des structures de combustion, des dépôts sédimentaires à charbons de bois et des sols enfouis. Dans ce contexte montagnard où les vestiges matériels sont rares, peu bavards et la faune mal conservée, un grand nombre de datations sur charbons de bois a été réalisé, majoritairement dans le cadre du programme Artémis. En altitude, la croissance végétale peut être très lente et les espèces longévives sont nombreuses. Le risque de dater un tissu ligneux formé bien avant l’événement que l’on cherche à caractériser, qu’il soit naturel ou anthropique, est important (effet vieux bois). Dès lors, la sélection par les archéobotanistes (anthracoloque, carpologue) des restes végétaux datés au radiocarbone a été systématisée, dans le but de privilégier autant que faire se peut des essences ou des parties anatomiques à durée de vie courte. Cette démarche présente un triple avantage : minimiser le risque d’effet vieux bois, permettre une évaluation de la pertinence des dates obtenues en regard des événements à dater et livrer des jalons biogéographiques (chaque date renvoie à une identification taxonomique). Ainsi, même les dates rejetées par l’archéologue documentent utilement l’histoire de la végétation. Cette communication soulignera l’importance de la détermination préalable des restes à dater, l’intérêt des datations sur reste unique, en évitant les mélanges, et la pertinence de l’anthraco-analyse pour évaluer l’état des charbons (taphonomie anté-/postcombustion). Outre l’effet vieux bois, elle se penchera sur les risques liés à la combustion de bois déjà ancien (effet bois durable) et sur les problèmes liés à la présence de charbons issus de niveaux plus anciens ou plus récents (pollutions).
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04893973 , version 1 (17-01-2025)

Identifiants

Citer

Delhon Claire, Pierre-Jérôme Rey, Christine Oberlin, Lucie Martin, Stéphanie Thiébault. Vieilles branches contre jeunes pousses : effet vieux bois et autres risques de la datation 14C sur charbons. Retour d’expérience du programme Petit-Saint-Bernard. Datations « absolues » en archéologie : 8e séminaire scientifique et technique de l’Inrap, Lucile Beck; Marc Bouiron; Carine Carpentier; Richard Cottiaux; Emmanuelle Delqué-Količ; Sophie Féret, Dec 2024, Orsay, France. ⟨10.34692/34fz-6q37⟩. ⟨hal-04893973⟩

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