Radiocarbon Dating in Caribbean Archaeology
Les datations radiocarbone en archéologie antillaise
Résumé
At the 1st Congress of Pre-Columbian Archaeology of the Caribbean, held in Fort-de-France in 1961, the first radiocarbon dating results for Caribbean sites were presented. More than sixty years later, hundreds of radiocarbon dates have been produced in the context of Caribbean archaeology. These dates have been instrumental in establishing a chronological framework for pre-Columbian periods. However, the temporal resolution remains insufficient to precisely define the modalities of migrations within the archipelago. Numerous methodological difficulties persist. For radiocarbon dating of marine shells, uncertainties regarding local variations in the reservoir effect create challenges. For charcoal dating, the “old wood effect” is particularly pronounced in this context due to the difficulty of evaluating the longevity of tropical tree species. For bone samples, especially human remains, calibrations must account for the fraction of carbon derived from marine sources, which depends on the individual’s diet—a factor that remains poorly studied in the Caribbean. Stratigraphic errors are also encountered, such as post-depositional bioturbation caused by burrowing land crabs. Despite these challenges, researchers have progressively become aware of these issues, leading to refinements in sampling, selection, and data processing methods. These methodological advancements have resulted in a growing improvement in archaeological chronologies, their integration with the evolution of paleoenvironments and paleogeographies, and, in certain cases, more detailed intra-site chronological analyses.
Lors du 1er Congrès d’archéologie précolombienne de la Caraïbe qui s’est tenu à Fort-de-France en 1961 sont présentés les premiers résultats de datations par le radiocarbone pour des sites antillais. Plus de soixante ans plus tard, des centaines de datations radiocarbone ont été produites dans le contexte de l’archéologie antillaise. Ces datations ont été déterminantes pour l’élaboration d’un cadre chronologique des périodes précolombiennes. La résolution temporelle demeure toutefois insuffisante pour définir précisément les modalités des migrations dans l’archipel. Les difficultés méthodologiques ne manquent pas. On mentionnera pour les datations sur coquilles marines les incertitudes sur la variation locale de l’effet réservoir. Pour les datations sur charbons se pose le problème de l’effet « vieux bois » ici particulièrement prégnant en raison du problème de l’évaluation de la longévité des essences ligneuses en contexte tropical. Pour les datations sur ossements, notamment humains, les calibrations doivent intégrer la fraction de carbone d’origine marine et dépendent du régime alimentaire de l’individu qui reste une donnée peu évaluée aux Antilles. On rencontre aussi des erreurs induites par des problèmes de stratigraphie, notamment les bioturbations post-dépositionnelles générées par les terriers des crabes terrestres. En dépit de ces difficultés dont les chercheurs ont progressivement pris conscience, les méthodes de prélèvement, de sélection et de traitement des données se sont affinées. Ces progrès méthodologiques permettent une amélioration croissante des chronologies archéologiques, leur intégration à l’évolution des paléoenvionnements et des paléogéographies, ainsi que dans certains cas une analyse chronologique intra-site plus poussée.