Dendrochronological Dating: Cross Perspectives with Archaeology. From Sampling to Interpretation – Example of a Group of Medieval Houses in Grasse (06)
Datation dendrochronologique, regards croisés avec l’archéologue. Du prélèvement à l’interprétation. Exemple d’un ensemble de maisons du Moyen Âge à Grasse (06)
Résumé
In the historic center of the city of Grasse, a large-scale housing rehabilitation project was accompanied by preventive archaeological excavations, offering a rare opportunity to analyze the evolution of urban houses from the Middle Ages. Given the constraints of diverse activities, a fluctuating population over time, and a likely practice of material reuse that deeply impacted the structure of these houses, the complexity of such a study quickly became evident. In this context, collaboration between the building archaeologist and the dendrochronologist is crucial to address the fundamental question: “What are we dating?” This question guides the sampling process, which is a key step in this type of study. It is essential to systematically collect samples from all structural timber elements, including beams, joists, and partitions. Indeed, in this type of medieval construction, the timber used is not always of the highest quality. While many of the oak components in these buildings originate from centuries-old trees, more than half of the sampled pieces contain fewer than 50 rings or are composed of other wood species, making them unsuitable for dendrochronological dating. Moreover, in a region where no oak dating reference previously existed, this large-scale study has led to the creation of the first oak chronology for southeastern France.
Dans le centre ancien de la ville de Grasse, un grand projet de réhabilitation de l’habitat s’est accompagné de fouilles préventives offrant ainsi une opportunité rare d’analyser l’évolution des maisons urbaines depuis le Moyen Âge. Rapidement, dans un contexte contraint par des activités diverses, une population fluctuante au cours du temps et une probable économie de matériau impactant profondément la structure de ces maisons, la complexité d’une telle étude s’est imposée. Dans une telle situation, le dialogue entre l’archéologue spécialiste du bâti et le dendrochronologue est impératif pour tenter de répondre notamment à la question suivante : « qu’est-ce que l’on date ? ». Cette question permet d’orienter l’échantillonnage qui est une étape clé de ce type d’étude. Il convient alors de systématiser les prélèvements sur tous les bois d’œuvre, poutres, solives, cloisons. En effet, au sein de ce type de bâti médiéval les bois utilisés ne sont pas toujours de première qualité. Si ces constructions, essentiellement en chêne, présentent de nombreuses pièces de bois issues d’individus pluri centenaires, plus de la moitié des pièces présentent moins de 50 cernes ou sont composées d’une autre essence, et donc impropres à une datation dendrochronologique. Enfin, dans une région ou aucun référentiel de datation pour le chêne n’existait, cette étude d’envergure a permis la création d’un premier référentiel « chêne » pour la région sud-est.