L'emprise du projet se situe dans l'hypercentre de l'agglomération de Dunkerque, au coeur historique et de ses abords immédiats. L'ampleur et les contraintes technique du projet ont défini le morcellement de l'intervention en 5 tranches. La tranche II du diagnostic s'inscrit directement dans le prolongement de la première intervention. Elle a permis l'exploration des zones de marges de la ville médiévale, et de constater la forte anthropisation du milieu à proximité de la ville. La présence d'horizon de sols très travaillés par l'homme sur la dune dès le XIVe s. reste un fait qui mérite une attention particulière. Une occupation stratifiée et diachronique qui couvre une période s'étalant du XIVe s. au début de l'époque contemporaine a été détectée. Le milieu d'enfouissement présente des qualités taphonomiques évidentes et donc la potentialité de la multiplication des indices archéologiques. La faune, et notamment les nombreuses traces de poissons et de mollusques, ouvre les possibilités d'une analyse complète des modes de consommation et de production d'une cité maritime au Moyen Âge. La présence de tissus, et probablement de micro-déchets (graines, pollen...) est à envisager sur l'ensemble du site. Le mobilier céramique est relativement abondant, il permet plusieurs lectures en fonction des périodes concernées. En plus d'enrichir les corpus céramique régionaux, la ville de Dunkerque constitue un point d'entrée pour des productions exogènes. Elle présente donc l'opportunité réelle de percevoir les rapports de la ville avec les centres économiques du nord de l'Europe et d'évaluer dans quelle mesure ce territoire est connecté avec les autres villes du nord de la France. Le gisement archéologique qui se situe majoritairement entre 4 m et 6 m Ngf a cependant déjà été profondément remanié. Dans le peu d'espace restant disponible, la découverte des niveaux de forges des XIVe-XVe s. reste l'élément le plus marquant et le plus caractéristique de cette opération.