Les sondages ont mis au jour vingt-six faits dont l'étude a permis de définir plusieurs phases d'occupation dès le XIIIe siècle. Le bas Moyen Âge est représenté en limite occidentale de l'emprise et semble avoir fait l'objet d'une présence continue. Si cette occupation semble répondre à une vocation domestique, son importance et son étendue nous échappent, la vision de cette implantation étant tronquée par la limite d'emprise. Ainsi, le XIIIe siècle est illustré par deux fossés de division parcellaire et par une fosse ovale destinée à un usage domestique. Le mobilier céramique issu de ces trois faits évoque un corpus qui s'inscrit dans le contexte régional. La seconde moitié du XIVe siècle est représentée par un large fossé marqueur de délimitation parcellaire. Cette structure fossoyée semble avoir connue plusieurs phases d'utilisation entre le XIVe siècle et la fin du bas Moyen Âge. L'environnement domestique est là aussi mis en évidence par le mobilier céramique, typique des productions régionales. D'autres témoins évoquant le bas Moyen Âge ont été relevés, il s'agit de quatre fosses analogues et d'un fossé sur lequel les stigmates d'un milieu marécageux sont observables. Une occupation de l'espace à l'époque moderne est traduite par un fossé et une zone de remblais, liée à la voirie attenante, datés du XVIe siècle par des fragments de céramique de faciès régionaux. Une fosse ovale et un réseau de six fossés de parcellaire et de drainage, pour lesquels l'intervalle chronologique n'a pas pu être affiné viennent compléter cet horizon moderne. L'ère industrielle a également laissé des traces sur les franges septentrionale et occidentale de l'emprise via un fossé, deux fosses, un trou de poteau et deux chablis. Force est de constater que l'implantation pérenne de populations dans « La cité des marais » est le fruit d'une lutte continue face à un sous-sol instable et constamment saturé en eau. A l'issue de ces investigations, de nouveaux éléments sur l'histoire de la commune de Bourbourg du XIIIe siècle à nos jours nous sont parvenus. L'implantation des vestiges, disséminée sur le pourtour de l'emprise, suggère la présence d'occupations rurales qui se développent aux abords immédiats de ce projet.