Archéologie préventive sur le bâti
Résumé
Developed in the 1980s, in connection with the deployment of preventive archaeology in France, the analysis of the built environment concerns all types of constructions, whatever their period, nature or function. Built remains are essential evidence of ancient occupations, in the same way as other types of objects found during excavations. They constitute an essential element in understanding the living environment of past communities, and are the basis for daily activities. The archaeological study of these remains is therefore essential to understand and contextualise these occupations in their entirety and over time, from a societal and environmental point of view. Looking at a building from the point of view of its stratification therefore aims to reconstruct the history of its successive development, from the original building site through the various phases of reconstruction, transformation, abandonment and, sometimes, even dismantling. Because of its specificity, this method refines the history of the building, of those who built it, who made it live and evolve in its form and functions, sometimes even leading to its disappearance from the architectural landscape. The issues addressed now cover a wide range of fields, from the evolution of forms and types of public and private architecture to construction techniques, materials and decorations. It is also a new source on the history of techniques and know-how, with, in particular, the contribution of a new vision of the organisation of construction sites, or of the management of supplies. More broadly, these observations allow a dynamic reading of the space by showing its evolution from Antiquity to the contemporary period.
Développée dans les années 1980, en lien avec le déploiement de l’archéologie préventive en France, l’analyse du bâti porte sur tous les types de constructions, quelles que soient leur période, nature ou fonction. Les vestiges construits sont des témoignages incontournables des occupations anciennes, au même titre que les autres types d’objets retrouvés en fouille. Ils constituent un élément essentiel à la compréhension des cadres de vie des communautés passées, à partir duquel s’articulent les activités quotidiennes. L’étude archéologique pratiquée sur ces vestiges est donc essentielle pour appréhender et contextualiser ces occupations dans leur globalité et sur la durée, d’un point de vue sociétal et environnemental. Envisager un édifice sous l’angle de sa stratification vise donc à restituer l’histoire des aménagements successifs de ce dernier, depuis le chantier originel en passant par les différentes phases de reprises, de transformations, d’abandon et, parfois même, de démantèlement. De par sa spécificité, cette méthode affine l’histoire de l’édifice, de ceux qui l’on construit, qui l’on fait vivre et évoluer dans sa forme et ses fonctions, aboutissant parfois même à sa disparition du paysage architectural. Les problématiques abordées portent désormais sur des champs très diversifiés qui concernent tout autant l’évolution des formes et des types de l’architecture publique ou privée, que les techniques de construction, les matériaux ou les décors. C’est aussi une source inédite sur l’histoire des techniques et des savoir-faire avec, notamment, l’apport d’une vision nouvelle de l’organisation des chantiers de construction, ou encore de la gestion des approvisionnements. Plus largement, ces observations permettent une lecture dynamique de l’espace en montrant son évolution de l’Antiquité à l’Époque contemporaine.
