Nîmes (30) Cathédrale Notre-Dame et Saint Castor : nef et déambulatoires : rapport de fouille - Inrap - Institut national de recherches archéologiques préventives Accéder directement au contenu
Rapport Année : 2019

Nîmes (30) Cathédrale Notre-Dame et Saint Castor : nef et déambulatoires : rapport de fouille

Résumé

L’installation d’un système de chauffage géothermique et d’un nouveau dallage dans la nef et une partie des déambulatoires de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor de Nîmes est à l’origine d’une fouille réalisée au début de l’année 2017. Le mode opératoire a consisté à enregistrer l’ensemble des observations archéologiques au fur et à mesure de l’avancée de travaux. Ceux-ci ont été de trois ordres : premièrement des observations après enlèvement du dallage, deuxièmement des observations au moment du creusement sur une trentaine de centimètres des réseaux, enfin la réalisation de cinq sondages. Ces sondages se situent en plusieurs points de l’édifice. Deux se trouvent à l’est de la nef, au nord et au sud, au droit des piliers de l’arc triomphal, un se situe à l’ouest de la nef, un devant la chapelle centrale côté sud, enfin le dernier est localisé dans un placard aménagé dans la maçonnerie qui sépare les chapelles méridionales de celle du Sacré-Coeur. Bien que limités en superficie et en profondeur, ces cinq sondages se sont avérés riches en informations sur l’origine de l’édifice. Avant le premier édifice paléochrétien: Le plus profond des sondages, au sud de la nef, a permis d’atteindre le sommet d’une couche de terre très charbonneuse. Elle contenait des morceaux de briques et de tuile, des tesselles de mosaïque et des petites moulures en marbre, qui proviennent probablement de la démolition de vestiges antiques, peut-être d’un grand bâtiment antérieur à l’installation de la cathédrale. La découverte d’un bloc de corniche monumental conforte cette hypothèse. Ce bloc en calcaire oolithique du Bois des Lens a été partiellement dégagé. Sa hauteur conservée est d’environ 65 cm. Ses longueur et largeur sont incomplètes et seuls le lit d’attente et la face de parement ont pu être observés. Cette dernière présente une mouluration complexe. Cette corniche, qui ne peut appartenir à un monument de type temple du fait du lit supérieur plan et sans chenaux ainsi que de la verticalité des modillons, peut avoir couronné le mur d’un monument sans toiture sus-jacente. Il a pu servir de couronnement à un mur intermédiaire avec la présence d’un étage. La forme des modillons qui se rapprochent de ceux de Glanum mais aussi nettement de ceux du couronnement du théâtre d’Arles, semble indiquer une datation plutôt haute, toutefois la plastique des feuilles d’acanthe est beaucoup plus souple et atteste d’une maîtrise d’exécution. Les nombreuses similitudes mises en évidence avec les corniches de la Maison Carrée pourraient, de plus, indiquer que cette corniche a été réalisée autour de la même période (médio-augustéenne). L’étude du bloc a permis, aussi, de mettre en évidence la présence d’un encastrement sur le lit d’attente. Il laisse entrevoir la position de cette corniche. Destinée à recevoir probablement un bloc qui venait s’encastrer dans cette mortaise, cette corniche a également pu embellir un scaenae frons, avec une sculpture au sommet calée dans la mortaise. Premiers signes de l’installation épiscopale: L’occupation du quartier au cours de l’Antiquité tardive (Ve siècle), déjà mise en évidence lors des fouilles de la place aux Herbes et de la place du Chapitre, est présente dans ce même sondage sous la forme de sols successifs. L’un d’eux est constitué d’un dallage de pierres en calcaire très usé. La surface d’observation réduite ne permet, cependant, pas de savoir s’il s’agit d’un espace extérieur aménagé ou du sol d’un bâtiment. La période romane: Pour la période romane, l’ensemble des sondages a permis de documenter le plan de la cathédrale, tel qu’il était après la reconstruction de l’édifice vers la fin du XIe siècle. De cet édifice roman, on ne connaissait jusqu’ici que la façade occidentale et le clocher au nord-ouest. La fouille a permis de préciser le plan de la nef ; en effet la mise au jour de maçonneries témoigne de l’organisation de cette partie de l’église, dont on sait maintenant avec certitude qu’elle est longue d’au moins 37 m et constituée de trois vaisseaux. Celui au centre est large de 8 m, il est flanqué au nord et au sud d’un vaisseau latéral près de deux fois moins large (4,50 m). La séparation entre les vaisseaux devait être marquée par des colonnes, peut-être semblables aux colonnes engagées encore conservées dans la première travée occidentale. Ces colonnes reposaient, dans le sous-sol, sur des fondations filantes construites avec de grands blocs, dont certains sont en remploi.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04123244 , version 1 (09-06-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04123244 , version 1

Citer

Marie Rochette, Sébastien Barberan, Odile Maufras, Richard Pellé. Nîmes (30) Cathédrale Notre-Dame et Saint Castor : nef et déambulatoires : rapport de fouille. Inrap Midi Méditerranée. 2019, 179 p. ⟨hal-04123244⟩
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