Ancien chœur de l'abbatiale de Saint-Gilles : Occitanie, Gard, Saint-Gilles : rapport de diagnostic - Inrap - Institut national de recherches archéologiques préventives Accéder directement au contenu
Rapport Année : 2016

Ancien chœur de l'abbatiale de Saint-Gilles : Occitanie, Gard, Saint-Gilles : rapport de diagnostic

Résumé

Ce diagnostic a consisté à réaliser cinq tranchées réparties sur l’ensemble de l’ancien chœur. Toutes les tranchées présentent des vestiges archéologiques, avec une répartition assez dense, si bien que le terrain naturel n’a pas été observé. Les vestiges apparaissent directement sous le sol actuel, soit seulement à quelques centimètres de profondeur. Cette position altimétrique est vraisemblablement due aux travaux de dégagement de l’ancien chœur entrepris au XIXe siècle : ceux-ci ont en effet été arrêtés par l’apparition des ressauts de fondation de murs et des vestiges en plan mis au jour. Les vestiges les plus hauts : maçonneries, sépultures et parfois sols, sont donc pratiquement affleurant et extrêmement vulnérables. L’occupation la plus ancienne est constituée d’une succession de niveaux de construction. Ponctuellement, s’intercale un apport de terre et galets provenant des Costières. Certaines couches de construction peuvent être épaisses et irrégulières, d’autres avoir été piétinées durant le chantier formant à leur sommet une surface de sol. Le nombre de ces couches, leurs épaisseurs sachant que ce ne sont que les plus récentes que l’on a observées, montre l’importance du chantier de construction de l’abbatiale de Saint-Gilles. Sa durée peut être perçue par les dépôts de sédimentation naturelle de quelques centimètres au sommet de certains niveaux de travaux. Cela témoigne de phases d’interruption du chantier et indique que le chœur n’était alors sans doute pas encore couvert. Ces niveaux de construction ont pour origine l’édification de l’abbatiale et des maçonneries, dont certaines ont été mises au jour lors de la réalisation des tranchées : le parement septentrional de la fondation du mur gouttereau sud de l’abbatiale, la base du mur semi-circulaire du chœur et son ressaut de fondation, enfin les fondations filantes entre les piliers de la croisée. Au nord, la maçonnerie est conservée, au sud elle a été récupérée sans doute à l’époque moderne. L’ensemble de ces maçonneries mises au jour sont caractérisées par une belle qualité de construction : emploi de pierre de taille, joints fins et mortier rosé. Le diagnostic a permis de mettre en évidence deux aménagements particuliers : le support des dalles du sol du choeur et la fondation d’un possible mur de jubé. L’histoire chaotique de l’édifice au cours de la période moderne peut être reconnue au travers des niveaux de démolition et de récupération : récupération des pierres de la fondation filante entre les piliers méridionaux, disparition du sol de l’abbatiale et constitution de couches d’abandon. La reconstruction du chevet peut par ailleurs correspondre au dernier dépôt de construction chargé en chaux et reconnu à l’ouest de l’emprise. Enfin dans le chœur et le nord du déambulatoire, des sépultures orientées ouest/est ont été mises au jour. L’état de conservation de leur creusement ne permet pas de les dater ; seuls les fonds des fosses sont conservés et leur creusement apparait inscrit dans les niveaux de construction de l’abbatiale. Il n’est toutefois pas à exclure que ces tombes aient pu être creusées depuis les niveaux de démolition moderne. Le contexte funéraire reconnu dans le déambulatoire sur une trentaine de centimètres d’épaisseur est similaire aux observations faites dans le sondage de fouille des années 1970. Sur une superficie d'un peu plus de 6 m², cinq tombes ont été mises en évidence à seulement 5 cm sous le sol actuel. Les fosses se recoupent et présentent au moins trois niveaux distincts.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04123437 , version 1 (09-06-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04123437 , version 1

Citer

Marie Rochette, Claire Molliex, Benjamin Thomas. Ancien chœur de l'abbatiale de Saint-Gilles : Occitanie, Gard, Saint-Gilles : rapport de diagnostic. Inrap Midi Méditerranée. 2016, 68 p. ⟨hal-04123437⟩
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