Lucciana (2B) Granalese, Parcelle AT 4 : rapport de diagnostic - Inrap - Institut national de recherches archéologiques préventives Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2019

Lucciana (2B) Granalese, Parcelle AT 4 : rapport de diagnostic

Résumé

Cette opération de diagnostic est implantée au sein de la ville romaine de Mariana, dans sa partie nord-est. Ainsi, elle s’inscrit à la suite de nombreuses investigations préalables. La connaissance de la trame viaire et le modèle théorique qui en découle sont le fruit des résultats cumulés de fouilles anciennes, de prospections géophysiques et d’opérations préventives. Les deux diagnostics les plus proches avaient alors démontré un amenuisement de la densité d’occupation au fur et à mesure que l’on s’éloignait vers le nord du noyau urbain connu, situé autour de l’actuelle Canonica, sous la forme d’une trame orthonormée viabilisée, mais peu occupée. Nous pouvions nous attendre à retrouver la trace d’axes de circulation sur l’emprise diagnostiquée, notamment le prolongement d’un axe intra-urbain (cardo) et d’un axe perpendiculaire délimitant des îlots théoriques. Sur ce plan, deux informations ressortent des données de terrain. En premier lieu, le prolongement vers le nord de l’axe pressenti paraît avéré après la mise au jour d’un creusement linéaire de la même orientation, sur lequel se succèdent des couches évoquant des recharges successives et des niveaux de circulation. L’ensemble du mobilier qui en provient couvre un éventail chronologique allant de la fin de la République à la fin du Haut-Empire. Au contraire, le témoignage d’un axe perpendiculaire, quelle qu’en soit la nature (fossé, revêtement, mur…), est totalement absent des tranchées. A fortiori, aucun vestige se rapportant à une quelconque vie urbaine n’a été entraperçu dans ces tranchées, ni de mobilier résiduel dans la couche supérieure de terre végétale. Ce constat de carence urbanistique prend peut-être une plus grande signification au regard du groupe de vestiges caractérisés en partie sud de l’emprise. En effet, contre toute attente dans un secteur théoriquement considéré comme situé à l’intérieur des limites de la ville dans l’Antiquité, une aire funéraire s’y implante. Dans l’emprise concernée, sept structures ont été interprétées comme des sépultures architecturées, dont cinq, au moins, sont sans doute couvertes de bâtières de tuiles. L’une d’elle a été fouillée, et le mobilier retrouvé dans son scellement est daté du milieu du IIe au milieu du IIIe s de n. è. S’y ajoute une intéressante estampille sur l’une de ses tuiles, qui est désormais la troisième mention à Mariana, la deuxième fois en contexte funéraire. La datation précise de ce groupe de tombe n’est certes pas résolue à partir de ces seuls éléments. Il n’est pas impossible que nous soyons en périphérie orientale d’un ensemble plus vaste, prenant peut-être son origine plus à l’ouest, hors emprise, depuis les abords de l’axe de circulation. Il s’avère en outre que le groupe de tombes recoupe partiellement la périphérie d’une singulière zone de combustion. Sur une surface d’environ 18 m2, en effet, le toit du substrat présente des emplacements plus ou moins puissamment rubéfiés, et accueille localement d’épaisses concentrations charbono-cendreuses. Il paraît surprenant que l’on ait pu investir l’intérieur du pomerium de Mariana pour une aire funéraire, plus particulièrement durant la période impériale. Si tel a néanmoins été le cas, la question de l’extension urbaine en partie orientale de la ville est à nouveau relancée par ces découvertes.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04341653 , version 1 (13-12-2023)

Licence

Paternité - Pas de modifications

Identifiants

  • HAL Id : hal-04341653 , version 1

Citer

Emmanuel Lanoë, Josselyne Guerre, Vianney Forest. Lucciana (2B) Granalese, Parcelle AT 4 : rapport de diagnostic. Inrap. 2019, pp.68. ⟨hal-04341653⟩
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