L'opération de diagnostic archéologique menée au château de Cinq-Mars-la-Pile (Indre-et-Loire) s'est déroulée à l’automne 2021. Elle a été prescrite par le Service Régional de l'Archéologie de la région Centre Val-de-Loire en accompagnement des travaux de restauration réalisés sur la tour est du château. Ces travaux portaient sur le lien entre la tourelle d’escalier construite vers la fin du XVe siècle avec la tour du XIIe, la reprise des arases de la tour, ainsi que la restauration de la maçonnerie d’escarpe à sa base. Une des problématiques de cette opération a consisté à comprendre les transformations dues à l’insertion de la tourelle d’escalier, la chronologie du couronnement de la tour dont le crénelage a été attribué à un aménagement moderne ainsi que la relation entre le mur d’escarpe et la base de la tour circulaire. L’opération a également été l’occasion de réaliser une description générale de la tour est. La tourelle d’escalier de plan octogonal qui vient flanquer la tour vers la fin du XVe siècle ne constitue pas l’accès d’origine aux étages qui se faisait originellement par l’aile nord-est et une hypothétique tour d’escalier située à l’ouest. Ce nouvel accès ne semble pas venir remplacer ceux pré-existants car la tourelle s’appuie en partie sur la maçonnerie de l’aile nord-est aujourd’hui disparue. Le relevé de l’élévation nord-ouest de la tour, partiellement accessible lors de cette opération, nous renseigne malheureusement assez peu quant à l’aspect de cette partie du bâti, mais les observations effectuées suggèrent plusieurs phases de constructions ou d’aménagements. Les observations réalisées au niveau du deuxième étage de la tour et de son couronnement ont montré l’existence d’un niveau supplémentaire dont la maçonnerie prend appui sur le chemin de ronde primitif. Ce dernier disposait d’un crénelage qui s’avère être en place et dont les vestiges étaient jusqu’à présent considérés comme un ajout fantaisiste du XIXe siècle. Ce troisième étage, qui se met en place lors de la construction de la nouvelle tour d’escalier, correspond de fait au niveau dérasé sous Richelieu en 1642. C’est également lors de la construction de la nouvelle tourelle d’escalier qu’une petite tour d’escalier en oeuvre mis au jour lors de la purge du niveau d’arase, qui constitue l’accès primitif au chemin de ronde depuis le deuxième étage ou l’aile nord-est, est condamnée.