Lattes (34), 9 rue des Palmiers : rapport de diagnostic - Opération archéologique 1112693 Code Inrap D149262 - Inrap - Institut national de recherches archéologiques préventives Accéder directement au contenu
Rapport Année : 2023

Lattes (34), 9 rue des Palmiers : rapport de diagnostic - Opération archéologique 1112693 Code Inrap D149262

Résumé

Le diagnostic réalisé au 9 rue des Palmiers à Lattes (Hérault) a été prescrit préalablement à un projet de construction d’une maison individuelle et annexes. La parcelle est localisée à moins de 250 mètres au ENE de la porte septentrionale de l’enceinte de l’agglomération de Lattara et entre 75 m et 100 m à du secteur de nécropole dit « de Filiès ». Quatre tranchées ont été réalisées à l’occasion de notre opération. Elles ont été implantées en dehors de l’emprise de l’ancienne villa et de ses annexes, construites entre 1969 et 1970. Ces aménagements, détruits quelques jours avant notre intervention, occupaient respectivement une grande partie de la zone centrale et orientale de la parcelle. La stratigraphie est identique sur l’ensemble de la parcelle. Elle se compose généralement de sédiments peu ou pas anthropisés, résultant d’atterrissements et/ou débordements du delta du Lez, voire à ceux d’un petit cours d’eau de formation plus récente, d’axe nord/sud, passant à quelques mètres à l’est de la parcelle, entre 7 et 25 m. Sa berge occidentale se trouve à proximité de l’extrémité occidentale de notre tranchée la plus occidentale au regard du pendage des sédiments. Les plus anciens horizons atteints, apparaissant dans les niveaux de battement de la nappe, sont des sables gris puis des argiles limoneuses grises. La nature de la matrice de ces couches indique que le ou les cours d’eau qui les a/ont laissé(s) étai(en)t relativement actif(s), (s), puis il(s) s’est ou se sont ralenti(s). Aucun matériel anthropique n’a été trouvé dans les sables. En revanche, l’US argilo-limoneuse qui les recouvre est le niveau qui a livré le plus de bris céramiques pendant l’opération, une trentaine de tessons. Ces derniers sont datés du deuxième âge du Fer. La chronologie ne peut être plus précisée dans la moitié des tranchées car les catégories recensées sont produites pendant l’ensemble de cette période, comme le seul élément de forme mis au jour. Dans les autres sondages, en plus de fragments similaires aux précédents, il y a du mobilier plus contraignant pour la datation. La présence d’un morceau d’amphore de Tarraconnaise permet en particulier de fixer un TPQ au Ier s. av. J.-C. La formation du corpus céramique de cet horizon peut résulter de deux situations : soit il a été constitué sur un temps relativement cours (le Ier s. av. J.-C.), soit il s’est formé sur plusieurs siècles. La première hypothèse serait à privilégier car les tessons sont sub-anguleux, pas véritablement roulés, alors que le cours d’eau semble relativement dynamique lors ces périodes. Ce ma-tériel et phasage sont très certainement à mettre en lien avec la constitution et la fréquentation de la nécropole repérée à proximité car celle-ci se forme après le milieu du Ier s. av. J.-C. voire à partir de la décennie précédant le changement d’ère. La faible densité de mobilier et l’absence de sépultures lors de notre opération confirment que la nécropole de Filiès ne s’étend pas dans ces terrains, comme la voie la jouxtant au nord. Au fil du temps, les apports de sédiments suivants deviennent plus limoneux, même si quelques apport d’argile peuvent avoir lieu ponctuellement. De plus, les couches adoptent une teinte qui tend progressivement au brun puis au jaunâtre. Ces éléments trahissent que le ou les cours d’eau qui les ont engendrés ont un débit plus ralenti que celui existant lors de la phase précédente. Le mobilier anthropique associé à ces dépôts est très rare. Ce sont généralement des bris de tuiles, non datants. Néanmoins, trois fragments céramiques antiques au sens large ont été repérés dans la partie orientale des terrains. Leurs positionnements dans la stratigraphie et leur isolement ne permettent pas de savoir s’il s’agit d’éléments en place et datants ou d’éléments résiduels. Toutefois, le fait, qu’ils ne possèdent pas un aspect roulé, pousse plutôt à y voir des éléments en position primaire. A partir de 1,40 m NGF et jusqu’au 20 à 30 cm les plus des haut de la stratigraphie, se développe un horizon de limons brun jaunâtre avec des micro-charbons. Ils témoignent de l’ouverture du milieu par des incendies et/ou des amendements. Quelques bris de TCA ou nodules de terres cuites sont aussi avérés en faible quantité. Aucune construction et aucun apport de remblais fortement anthropiques dans le terrain n’est avérée avant son lotissement à la charnière des années 1960 et 1970. Cette situation résulte du fait que la parcelle se trouve à la périphérie des occupations antiques, médiévales, contemporaines et modernes dans une zone soumise à des atterrissements / débordements d’au moins un cours d’eau. D’un point de vue plus général, la séquence géomorphologique correspond à celle repérée lors des différentes interventions archéologiques sur le secteur de Lattes. Elle reflète l’évolution et le ralentissement général des débits du ou des cours d’eau marquant cette partie du delta du Lez, facteur clé pour comprendre les occupations humaines sur le territoire lattois.
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Origine Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-04643206 , version 1 (10-07-2024)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04643206 , version 1

Citer

Benoît Favennec, Sébastien Barberan, Christophe Jorda, Vianney Forest. Lattes (34), 9 rue des Palmiers : rapport de diagnostic - Opération archéologique 1112693 Code Inrap D149262. INRAP Méditerranée. 2023. ⟨hal-04643206⟩
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