Communication Dans Un Congrès Année : 2024

Radiocarbon Dating Databases: Big Data or Critical Data?

Les bases de données de datations radiocarbone : données massives ou données critiques ?

Résumé

The use of absolute dating, and in particular radiocarbon dating, has become increasingly common over time, to the point of becoming an indispensable and almost routine tool (cost aside!) for certain periods, such as the Late Prehistory. The ever-growing number of measurements performed, the collective effort towards improving the quality and context of dated samples, and the dissemination of tools and statistical processing software for these measurements now allow for the joint analysis of a significant number of dates to produce chrono-cultural syntheses on various scales, establish process dynamics, and more. In recent years, two distinct trends have emerged in this large-scale processing of radiocarbon dates. The first approach aims to harvest as many available measurements as possible within the relevant geographical area or period under analysis and process them primarily through summed probability distributions (SPD). This method, widely used in the English-speaking world yet highly debated, is based on the principle that the sheer volume of mobilized data can compensate for its often highly variable quality. Numerous regional and/or thematic databases have been created to feed into these models. Conversely, the second trend asserts that the quality of the dates used should take precedence over their quantity, as the majority of currently available measurements cannot be considered sufficiently reliable. Syntheses conducted under this approach rely on Bayesian models based on field observations, thus involving an archaeological approach to the available data rather than a purely statistical one. The databases supporting this approach include a critical individual assessment of each available date. This presentation will aim to highlight the value of this second method, which, unlike the first, places the archaeological understanding of the samples, measurements, and analyses at the forefront. The examples presented will be based on the BDA (Base de Données Archéologiques – Archaeological Database), which integrates such a critical approach and, as an open and collaborative database, allows everyone to contribute to the improvement of archaeological research.
L’usage des datations absolues et en particulier de celles obtenues par la méthode du radiocarbone est devenu de plus en plus courant au fil du temps pour devenir aujourd’hui un outil indispensable, quasiment de routine (à son coût près !) pour certaines périodes, telle la Préhistoire récente. Le nombre sans cesse croissant de mesures effectuées, l’effort collectif porté sur la qualité et le contexte des échantillons datés ainsi que la dissémination d’outils et de logiciels de traitement statistique de ces mesures permettent aujourd’hui d’analyser conjointement un nombre conséquent de datations pour produire des synthèses chronoculturelles à plus ou moins grande échelle, établir les dynamiques de processus variés, etc. Depuis quelques années, deux tendances semblent se dessiner dans ce traitement « massif » de datations radiocarbone. L’une consiste à moissonner le plus largement possible toutes les mesures disponibles dans l’aire géographique concernée ou la période à analyser puis à les traiter notamment par le biais des summed probability distributions (SPD). Fortement mobilisée dans le monde anglo-saxon, mais très discutée, cette méthode repose sur le principe que la masse des données mobilisées peut en compenser la qualité souvent très inégale. De nombreuses bases de données, régionales et/ou thématiques, ont été créées pour alimenter ces modèles. Une seconde tendance postule, au contraire, que la qualité des dates mobilisées doit primer sur leur nombre, puisque la majorité des mesures disponibles à ce jour ne peuvent être considérées comme suffisamment fiables. Les synthèses réalisées selon cette approche reposent sur des modèles bayésiens fondés sur les observations de terrain, impliquant ainsi une approche archéologique des données disponibles et non pas seulement purement statistique. Les bases de données à l’appui de ces démarches intègrent ainsi une évaluation critique individuelle de chacune des dates disponibles. Cette communication s’attachera à montrer tout l’intérêt de cette seconde méthode qui, au contraire de la première, met la compréhension archéologique des échantillons, des mesures et des analyses réalisées au premier plan. Ces exemples s’appuieront sur la base de données BDA (Base de Données Archéologique) qui intègre une telle approche critique et qui, en tant que base libre et collaborative, permet à chacun·e de contribuer à l’amélioration des recherches archéologiques.
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Dates et versions

hal-04901393 , version 1 (20-01-2025)

Licence

Identifiants

Citer

Thomas Perrin, Claire Manen, Vincent Ard. Les bases de données de datations radiocarbone : données massives ou données critiques ?. Datations « absolues » en archéologie : 8e séminaire scientifique et technique de l’Inrap, Lucile Beck; Marc Bouiron; Carine Carpentier; Richard Cottiaux; Emmanuelle Delqué-Količ; Sophie Féret, Dec 2024, Orsay, France. ⟨10.34692/203a-1205⟩. ⟨hal-04901393⟩

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