Rumilly-les-Vaudes (Aube): Contribution of Two Radiocarbon Dates to the Regional Chronology of the Bronze Age
Rumilly-les-Vaudes (Aube) : apport de deux datations radiocarbones pour la chronologie régionale de l’âge du Bronze
Résumé
The construction project for a natural gas pipeline by GRT gaz led to an archaeological excavation at Rumilly-les-Vaudes (Aube), at the site known as “Les Charmottes,” during the summer of 2014. Despite the limited and eroded excavation area of approximately 2,500 m², remains from the Bronze Age, Antiquity, and the modern period were uncovered. One particular context drew attention both during the excavation and in post-excavation analysis: a large polylobate pit, interpreted as a former material extraction feature, was dated to the early Final Bronze Age based on the artifacts recovered. The pit fill, although poorly preserved, yielded a heterogeneous assemblage, including a substantial ceramic assemblage with 1,857 sherds representing only 80 distinct forms, two metal objects (a complete pin and either a pinhead or a bead), a greenstone adze (likely of Alpine origin), two small fragments of grinding tools, and about thirty faunal bone remains. The analysis of this assemblage, particularly the ceramics and metal artifacts, documents a domestic context spanning a broad period (Bronze D – Hallstatt A1), despite the high number of sherds. However, the limited number of vessel forms and decorative elements hinder a more precise dating. In this context, two radiocarbon dates were obtained to refine the chronology of the deposit. The first analysis was conducted on one of the faunal remains, while the second was performed on a beech charcoal sample collected from the base of the structure. Both analyses provided different but overlapping time ranges, covering a period from the late 13th century to the last quarter of the 12th century BCE. This pattern, also observed in another regional excavation featuring a large polylobate pit from the same period (Godard, Monnier 2023), was presented in the proceedings of the Bibracte roundtable on Hallstatt A1 (Riquier et al., forthcoming). These studies highlight plateau effects in the radiocarbon calibration curve for the early Final Bronze Age, emphasizing the necessity of combining absolute dating with typological analysis of artifacts to improve chronological frameworks, particularly through Bayesian statistical modeling. Thus, radiocarbon dating not only addresses the straightforward question of dating a structure, no matter how eroded, but also provides essential chronological markers for regional research. This approach contributes to refining our understanding of artifact typo-chronology and their discovery contexts.
Le projet de construction d’une canalisation de transport de gaz naturel porté par la société GRT gaz a donné lieu à une opération de fouille archéologique à Rumilly-les-Vaudes (Aube), au lieu-dit « Les Charmottes», à l’été 2014. Le décapage, mené sur une surface restreinte et érodée de 2 500 m² environ, a toutefois permis la mise en évidence de vestiges de l’âge du Bronze, de l’Antiquité et de la période moderne. Un contexte en particulier a retenu l’attention, sur le terrain et en post-fouille : une vaste fosse polylobée, vestige d’extraction de matériau, datée du début du Bronze final grâce au mobilier mis au jour. Le comblement a livré, en dépit d’un état de conservation médiocre, un assemblage mobilier hétérogène : un lot céramique conséquent comptabilisant 1857 tessons (pour 80 formes seulement), deux éléments métalliques (une épingle complète ainsi qu’une tête d’épingle ou une perle), une herminette en roche verte (d’origine probablement alpine), deux petits fragments d’outils de mouture et enfin une trentaine de restes osseux fauniques. L’analyse du corpus mobilier, notamment céramique et métallique, documente un contexte domestique couvrant une période large (Bronze D – Hallstatt A1), et ce malgré l’abondance de tessons. La faiblesse du nombre de formes et décors restent un frein à une datation plus précise. C’est dans ce contexte que deux datations par radiocarbone ont été entreprises afin d’affiner la chronologie de ce dépôt. Une première datation a été entreprise sur l’un des restes de faune tandis que le second a été réalisé sur un charbon de bois de hêtre récolté en fond de structure. Les deux analyses livrent des plages de temps différentes mais néanmoins concomitantes sur une période allant de la fin du XIIIème siècle jusqu’au dernier quart du XIIème siècle avant notre ère. Cet aspect des datations, déjà mis en évidence sur une autre fouille régionale avec une grande fosse polylobée pour la même période (Godard, Monnier 2023), a été présenté dans les travaux de la table ronde de Bibracte sur le Hallstatt A1 (Riquier et al. à venir). Ces travaux montrent que des effets de paliers de la courbe de calibration 14C existent pour le début du Bronze final, et qu’une association datation absolue/mobilier datant est indispensable dans l’optique d’améliorer nos référentiels, notamment par le biais de statistiques bayésiennes. Ainsi, la réalisation de datations radiocarbones ne répond pas seulement à la simple question de la datation d’une structure, aussi arasée soit-elle, mais elle fournit des jalons dans le cadre des problématiques de recherche régionale, concourant ainsi à affiner nos connaissances sur la typo-chronologie des mobiliers et de leur contexte de découverte.
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