The large-scale use of archaeomagnetic dating in the study of early medieval cooking ovens: examples of applications conducted on rural sites in the Île-de-France and Normandy regions
Le recours à la datation archéomagnétique à grande échelle dans l’étude des fours culinaires du haut Moyen Âge : exemples d’applications menées au sein de sites ruraux franciliens et normands
Résumé
The cooking oven, directly dug into the loamy subsoil, is a recurring feature of rural settlements in the early Middle Ages in the northern half of France. It is found not only in large numbers but also across all phases of site occupation. Consequently, numerous questions have been raised, particularly regarding its status within the settlement (whether it served private use within family units or had a collective function), its distribution (its relationship with dwellings, the presence or absence of specific activity areas), and its evolution. More broadly, the cooking oven represents a key element in understanding the organization and development of settlements over time. The main challenge in addressing these questions lies in the dating of these structures, which, from both a technological and morphological perspective, show little evolution and contain few associated artifacts that could provide precise chronological markers. This challenge has been partially overcome through the use of archaeomagnetic dating. Applied in this case to the oven floor, this method allows for dating the structure’s last use. Beyond providing a precise point-in-time dating, when systematically applied at the site level, this approach yields valuable information not only on the oven itself but also on its organization and evolution within the settlement. To illustrate our approach, we will present large-scale archaeomagnetic studies conducted on rural sites in the Île-de-France and Normandy regions.
Le four culinaire directement creusé en sape dans le substrat limoneux est une structure récurrente des habitats ruraux du haut Moyen Age de la moitié nord de la France. On le trouve non seulement en grand nombre mais également à toutes les phases d’occupation des sites. Dès lors de nombreuses questions ont été soulevées et notamment sur son statut au sein de l’habitat (four à usage privé au sein d’unités familiales ou bien collectif), sa répartition (liens avec l’habitat, présence ou non d’aires spécifiques) et son évolution. De façon plus large il constitue un élément clef dans la compréhension de la structuration de l’habitat et son évolution. La difficulté majeure pour tenter de répondre à ces questions est la datation de ces structures qui, d’un point de vue technologique et morphologique, évoluent peu et qui ne présentent que peu de mobiliers permettant de les dater précisément. Cette difficulté a pu être en partie levée grâce au recours à la méthode de datation par archéomagnétisme. Cette méthode, appliquée dans ce cas sur la sole des fours, permet de dater la dernière utilisation de la structure. Outre l’intérêt d’une datation ponctuelle, cette démarche, lorsqu’elle est systématisée à l’échelle d’un site, permet d’obtenir des informations à la fois sur la structure elle-même, sur son organisation et son évolution au sein de l’habitat. Pour illustrer notre propos, nous présenterons des études archéomagnétiques réalisées à grande échelle sur des sites ruraux franciliens et normands.